PanPacifics : Katie Ledecky trouve une petite camarade de jeu sur 400m : Ariarne Titmus

Eric Lahmy
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August 13th, 2018 Français

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Championnats PanPacifics 2018

Dimanche 12 Août 2018

L’avant-dernière journée des PanPacifics 2018, à Tokyo, hier, a donné lieu à des performances de très haut niveau, et l’impression d’une compétition de valeur générale plus élevée que les championnats d’Europe de Glasgow.

L’une des qualités de cette rencontre est que les organisateurs l’ont débarrassée de toutes les innovations que la FINA a introduites et qui n’ont pas été ratifiées par le Comité International Olympique. Ce qui évite l’alourdissement que représentent les sprints de spécialités et les relais mixtes non scellés du sceau des cinq anneaux.

Il est difficile de désigner une performance plutôt qu’une autre, et chaque course de cette journée recélait ce qu’il fallait de potentiel d’excellence pour être montée en épingle.

Par exemple, pour la première fois depuis quelques années, Katie LEDECKY a été, sinon menacée ou rejointe, approchée dans un 400 mètres nage libre. Ariarne TITMUS, la nouvelle perle du demi-fond australien, a été nettement devancée jusqu’à mi-course, mais ensuite n’a plus rien concédé à la gagnante, et l’a approchée plus que jamais depuis le début du règne (le mot n’est pas trop fort) de la grande Katie.

Les passages des deux nageuses valent mieux que de longs discours : LEDECKY 27s61 57s14 1:26s92 1:57s01 2:27s22 2:57s85 3:28s21 ; TITMUS, 27s57 57s47 1:27s56 1:58s31 2:28s69 2:59s20 3:29s57. Que peut-on en dire ? Que LEDECKY, toujours aussi agressive en compétition, a profité de sa vitesse de base supérieure sur deux cents mètres pour prendre les devants, et assuré la victoire, mais que TITMUS s’est distinguée par une grande solidité.

Il n’y a pour ainsi dire pas eu de troisième dans cette course, tant Leah SMITH, qui a occupé finalement cette place, a été devancée. Peut-être manquait-il seulement dans cette course les deux Chinoises dont les performances avoisinent celles de TITMUS et qui se produiront vraisemblablement à Djakarta (Jeux asiatiques) les 19-24 août…

Et peut-être aussi LEDECKY, qui, pendant cinq ans, avait tué la compétition, ces deux prochaines années, ne s’ennuiera plus autant, toute seule, sur ses distances de prédilection ?

Le 400 masculin a été particulièrement vivace et disputé. Aux Jeux du Commonwealth, Jack McLOUGHLIN avait gagné le 1500 mètres et fini 2e du 400, battu par « MACK » HORTON. Cette fois, il gagne à la lutte d’une main et « MAC the knife » n’a rien pu y faire. Pour parvenir à ce résultat, Jack a dû battre son record personnel, 3’44s20 contre 3’45s21.

Les circonstances de la course ? Jack est à la ligne 5, Mack à la 3. Entre eux, l’Américain Zane GROTHE. Est-ce que Mack, fort occupé à contrer Zane, ne voit pas Jack ? Toujours est-il que celui-ci « part », et se détache, jusqu’aux trois cents :54s14, 1’51s01, 2’48s03, tandis qu’HORTON, qui semble se contenter de tenir GROTHE, accumule une longueur de retard : 54s76, 1’52s30, 2’49s32.

Mack augmente l’allure, ce qui fait qu’il « prend » un mètre à GROTHE et réduit en une longueur de piscine son retard sur Jack, d’une seconde trois à neuf dixièmes. Il refera presque tout son retard dans un sprint virulent (27s01 contre 28s22 à Jack) mais trop tard.

Issu du 200 mètres, MCLOUGHLIN a été l’un des rares nageurs à monter sur de plus longues distances (d’habitude, c’est le contraire qui se passe), sur la suggestion de son entraîneur actuel, à Chandler, Vince Raleigh. Avant ce changement, Il était coaché par Matt Brown au collège Nudgee, à Boondall, une autre banlieue de Brisbane (Queensland), située à 22km plus haut sur la carte.

Non seulement il a allongé les distances, mais en compétition, ça marche. MCLOUGHLIN a gagné ce 400 mètres avec le temps le plus rapide de la saison. Seul le Chinois Sun Yang représente un mystère, en face de l’Australien. On en saura plus dans deux semaines…

Caeleb DRESSEL n’échappe pas à une « règle » qui gouverne les grands nageurs de crawl et de papillon, depuis Lance LARSON jusqu’à… DRESSEL, en passant par Mark SPITZ, Michael KLIM et Michael PHELPS. Il s’agit moins d’une règle que d’un constat : tous ces grands nageurs tiennent plus solidement leurs positions en papillon qu’en crawl.

La première raison qui vient à l’esprit pour expliquer cela est que le 100 libre attire et réunit donc un plus grand nombre de concurrents.

Bref, DRESSEL, soumis à rude épreuve en libre, a gagné d’une demi-longueur de corps en papillon.

Côté filles, dès les séries, Rikako IKEE s’est emparée de la course. Elle bat le record de la compétition, 57s, et le porte à 56s90. Le soir, elle remet ça, bat le record des Jeux et devance Kelsi DAHLIA et Emma MCKEON. Au Japon, cette petite merveille est déjà vendue comme l’héroïne à venir des Jeux de Tokyo 2020. A sa place, je m’inquièterais quand même…

Sur 200 quatre nages, Chase KALISZ reste le patron tandis que Mitch LARKIN montre de tels progrès qu’il peut être désormais autant considéré comme un « quatre nageurs » que comme un dossiste.

Côté femmes, Yui OHASHI confirme, elle est bien la nouvelle personnalité dominante des quatre nages. Les quatre fois 100 mètres reviennent, messieurs au Brésil (après élimination des USA par prise de relais incorrecte), et dames à l’Australie.

Pour le Brésil, Pedro SPAJARI reprend la tête dans le derniers relais aux dépens de CHALMERS grâce à un parcours très fort en 46s94. Quand Cate CAMPBELL, elle, prend le départ pour les Australiennes, la course est jouée, Simone MANUEL se trouvant un mètre derrière. Cate réussit un parcours phénoménal en 51s36, qui vaut bien son record, et porte l’avance de son équipe à presque deux secondes.

MESSIEURS.-

400 mètres: 1. JACK MCLOUGHLIN, Australie, 3’44s20 ; 2. MACKENZIE HORTON, Australie, 3’44s31 ; 3. ZANE GROTHE, USA, 3’45s37 (en séries, 3’45s32); 4. GRANT SHOULTS, USA, 3’48s27 (en séries, 3’48s23); 5. Naito EHARA, Japon, 3’48s80. Finale B: 1. CONOR DWYER, USA, 3’48s45; 2. ELIJAH WINNINGTON, Australie, 3’48s83.

100 papillon : 1. CAELEB DRESSEL, USA, 50s75 (record); 2. JOHN CONGER, USA, 51s32; 3. VINICIUS LANZA, Brésil, 51s44; 4. GRANT IRVINE, Australie, 51s65; 5. DAVID MORGAN, Australie, 51s80; 6. YUKI KOBORI, Japon, 51s82. Finale B: 1. MICHAEL ANDREW, USA, 51s53; ZACHARY HARTING, USA, 52s16.

200 quatre nages: 1. CHASE KALISZ, USA, 1’55s40 ; 2. MITCHELL LARKIN, Australie, 1’56s21; 3. KOSUKE HAGINO, Japon, 1’56s66; 4. DAYA SETO, Japon, 1’57s36; 5. ABRAHM DEVINE, USA, 1’57s81; 6. CLYDE LEWIS, Australie, 1’58s17; 7. LEONARDO SANTOS, Brésil, 1’58s83. En séries, HIROMASA FUJIMORI, Japon, 1’58s78.

4 fois 100 mètres: 1. BRESIL, 3’12s02 (Gabriel Santos, 48s93 ; Marcelo Chierighini, 47s62; Marco Ferreira, 48s53; Pedro Spajari, 46s94); 2. AUSTRALIE, 3’12s53 (Jack Cartwright, 48S56; Alexander Graham, 48s50; James Roberts, 47s97; Kyle Chalmers, 47s50); 3. JAPON, 3’12s54 (Katsumi Nakamura, 48s52; Shinri Shioura, 48s19; Katsuhiro Matsumoto, 47s61; Juran Mizohata, 48s22); 4. CANADA, 3’14s50. USA, disqualifiés (Dressel, 48s76).

DAMES.-

400 mètres: 1. KATIE LEDECKY, USA, 3’58s50 (57s14, 1’57s01, 2’57s85); 2. ARIARNE TITMUS, Australie, 3’59s66 (57s47, 1’58s31, 2’59s20); 3. LEAH SMITH, USA, 4’4s23.

100 papillon : 1. RIKAKO IKEE, Japon, 56s08 (record) ; KELSI WORRELL DAHLIA, USA, 56s44; 3. EMMA MCKEON, Australie, 56s54. Finale B: 1. KATHRYN MCLAUGHLIN, USA, 57s80.

200 quatre nages: 1. Yui HOHASHI, Japon, 2’8s16 (record) ; 2. SIDNEY PICKREM, Canada, 2’9s07 ; 3. MIHO TERAMURA, Japon, 2’9s86 (en séries, 2’9s86, record) ; 4. ELLA EASTIN, USA, 2’9s90 ; 5. MELANIE MARGALIS, USA, 2’10s67. Finale B : 1. SHAKIKO SHIMIZU, Japon, 2’12s06 (en séries, 2’11s90). En séries, KATHLEEN BAKER, USA, 2’11s26.

4 fois 100 mètres : 1. AUSTRALIE, 3’31s58 (Emily Seebohm, 54s56 ; Shayna Jack, 53s10; Emma McKeon, 52s56; Cate Campbell, 51s36); 2. USA, 3’33s45 (Mallory Comerford, 53s48; Margo Geer, 53s59; Kelsi W Dahlia, 53s59; Simone Manuel, 52s79); 3. CANADA, 3’34s07 (Ruck Taylor, 52s85; Kayla Sanchez, 53s11; Rebecca Smith, 54s; Alexia Zevnik, 54s11); 4. JAPON, 3’36s93 (Rikako Ikee, 53s46).

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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