Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
OU L’ON RETROUVE SEEBOHM, LEDECKY ET SJÖSTRÖM (RECORD DU MONDE DU 50 METRES)
S’étant bronzée sur 200 papillon vendredi, Katinka HOSSZU retenta sa chance, samedi, sur 200 dos, et parut à un moment capable de gagner. Sans trop de surprise, pour ceux qui se souviennent que la surprise, l’an dernier à Rio, fut de la voir battue sur la distance par l’états-unienne de service, Maya DIRADO.
Ce ne fut pas une course très rapide. Le 200 dos féminin ne progresse plus, depuis les exploits de Missy FRANKLIN, gagnante en 2’4s06 aux Jeux olympiques de Londres 2012, puis en 2’4s76 aux championnats du monde de Barcelone 2013. Emily SEEBOHM l’avait emporté avec 2’5s81, en 2015, à Kazan, où HOSSZU avait fini 3e en 2’6s84, et DIRADO avait réussi à Rio le casse de l’olympiade en surprenant la Hongroise, avec 2’5s99 contre 2’6s05. Coup d’autant plus fumant qu’HOSSZU, fidèle à sa subtilité de bulldozer, avait écrabouillé les séries (2’6s09, record de Hongrie), puis les demi-finales olympiques (2’6s03, re-record de Hongrie), tandis que DIRADO, genre sous-marin naviguant au périscope, s’était plus modestement contentée de 2’8s60 et de 2’7s53 pour avoir le droit de poursuivre l’aventure.
Ici, à Budapest, la Magyare a fait montre d’une plus grande prudence, avec 2’7s30 en séries, et d’une imprudence en sens contraire, quand elle finit 4e de la première demi-finale, et 7e temps général, laissant SEEBOHM, 2’5s81 et Kylie MASSE, 2’5s97, exhiber leurs prétentions. A l’ultime virage, HOSSZU, qui filait dans sa ligne extérieure, faisait exulter les foules hongroises, parce qu’elle prenait la tête, à l’ouvrage avec Kathleen BAKER, 1’33s34 contre 1’33s65, tandis que dans sa ligne d’eau centrale, SEEBOHM semblait rayée de la carte. Mais c’est la que l’Australienne sortit une accélération assassine et l’emporta d’une main.
SEEBOHM, 29s46, 1’1s72, 1’34s30, 2’5s68 (32s26, 32s58 31s38)
HOSSZU, 29s50, 1’1s04, 1’33s34, 2’5s85 (31s54, 32s30, 32s51)
BAKER, 29s41, 1’0s97, 1’33s65, 2’6s48 (29s41, 31s56, 32s68, 32s83).
Katie LEDECKY gagnait le 800 mètres en 8’12s68, restant à huit secondes de son record mondial. Son succès sur la distance fut moins solitaire que lors de ses exploits passés. La toute jeune Chinoise LI Bingjie, qui fut obligée jusqu’à mi-course de la laisser partir, parvenant plus ou moins après cela (4’3s41 contre 4’5s90) à faire jeu égal avec la championne olympique. Mais alors, la course était jouée. Temps finaux, LEDECKY, 8’12s68, LI, 8’15s46, Leah SMITH, 8’17s22. On ne sait jamais avec la jeunesse, mais LI pourrait bien constituer à l’avenir une arme anti-LEDECKY.
Sarah SJÖSTRÖM, elle, continuait ses brillants championnats, qui battait le record du monde de Britta STEFFEN sur 50 mètres, avec 23s67 contre 23s73, et devançait Ranomi KROMOWIDJOJO, 24s20. Dans la deuxième demi-finale du 50 libre, tandis que la première demi revenait à la championne olympique Pernilla BLUME avec 24s05, devant Simone MANUEL, 24s12. Bronte CAMPBELL, l’Australienne, championne du monde 2015, 5e, précédait Anna SANTAMANS, 6e qualifiée en 24s54…