Championnats du monde de natation en petit bassin de la FINA
- Mardi 11 décembre – Dimanche 16 décembre
- Hangzhou, Chine
- 25m
- Liste des engagés
- Liste par épreuve
- Programme
- Séries : 9h30 heure locale, 2h30 heure française / Demi-finales et finales : 19h00 heure local, 12h00 heure française
- FINA TV en direct (toutes les sessions)
- Résultats Omega
Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
Samedi 15 Décembre 2018
Donc le Brésil est champion du monde, à Hangzhou, de la course des nations.
On appelait le quatre fois 200 mètres nage libre la course des nations. Course séculaire, qui s’imposa d’entrée aux Jeux olympiques, et dont le palmarès concentre tout ce qu’il y a eu de plus grand dans ce sport. Johnny WEISSMULLER, Murray ROSE, Don SCHOLLANDER, Mark SPITZ, Michael PHELPS l’ont gagné.
Aujourd’hui, on en compte cinq, de relais, que leurs majestés de la FINA ont imposé, dans leur grande sagesse, des quatre fois 50, des quatre fois100, libre ou quatre nages, et un quatre fois 100 mixte qu’on devrait présenter en vedette au Moulin Rouge.
Mais ils n’ont pas encore pensé à un relais avec des trucs en plumes, comme Zizi Jeanmaire. Ça manque.
Le quatre fois deux, pour ce qui me concerne, reste la course des nations. C’est une épreuve dans laquelle on ne peut tricher, il faut trouver quatre vrais nageurs, à la fois sprinteurs et stayers, rapides et durs au mal, pas faciles à fatiguer.
Ce titre, il n’a pas été une marche triomphale, pour les Brésiliens, car tout du long, le match fut âpre.
Les Américains lancèrent leur champion du monde individuel, Blake PIERONI (en 1’41s49), et celui-ci, à défaut de faire mieux, assura. En 1’41s85, il terminait son parcours en tête. Mais pour les Brésiliens, Luiz Altamir MELO, qui devait être déçu de sa 8e place de la course individuelle, mercredi, s’était pleinement retrouvé : ses 1’42s03, dix centièmes de mieux qu’en séries du 200m, deux jours plus tôt, n’avait guère cédé que 0s18 à Pieroni, et Fernando SCHEFFER eut tôt fait de prendre la tête de la course tandis que le Russe Mikhail VEKOVISHCHEV, partie en 4e position, passait Ryan HELD (USA) et Jack GERRARD (Australie), ce dernier ayant démarré en 3e position grâce à l’excellent 1’42s24 au start d’Alexander GRAHAM pour les Dolphins. GRAHAM qui avait terminé 3e de la course individuelle trois jours plus tôt et qui rééditait son temps quasi à l’identique, 1’42s24 contre 1’42s28.
Le Brésil se trouvait en tête à mi-course mais rien n’était dit, la meute était rassemblée derrière et une jungle de bras véloces et de battements puissants, de virages agiles et de coulées frénétiques, de départs en bascule et d’arrivées furieuses, envahissaient l’espace d’une atmosphère électrique.
Le grand moment de la Chine arriva quand l’immense SUN Yang, qui n’avait disputé aucune course individuelle se lança en troisième position, et on pouvait imaginer que la nation la plus peuplée du monde le tirait et le poussait dans l’eau.
On pensera ce qu’on veut de SUN, il a été, peu ou prou, le meilleur nageur de la planète, depuis maintenant six ans, pendant sept saisons, et il montra encore hier, après tant de temps à trop nager et malgré les blessures et les douleurs, de beaux restes, reprenant une pleine longueur sur l’homme de tête et passant en première place à l’issue de son parcours.
Le Brésil, à ce moment, était repassé 3e, derrière la Chine et aussi la Russie, pour laquelle Ivan GIREV avait maintenu la 2e place. La chance des Brésiliens fut double. D’abord ils avaient mis pour finir l’un des finalistes de la course de mercredi, Breno Correia – il avait fini 5e en 1’42s36 -, ensuite ce garçon de dix-neuf ans, en pleine progression, déjà recordman brésilien du 200 mètres (1’47s94), signa un parcours exceptionnel, en 1’40s98, et parvint à reprendre in extremis un pourtant remarquable Alexandr KRASNYKH et à brûler la politesse du Chinois WANG Shun.
Il me frappe que, deux ans après des Jeux olympiques où leurs résultats les déçurent profondément, les nageurs brésiliens semblent avoir atteint une certaine plénitude. Ces succès retardés (même si, bien sûr, je ne prends par les courses d’Hangzhou pour des Jeux olympiques) témoignent peut-être de la longue durée nécessaire pour construire une équipe de natation de nos jours. Les Français, aujourd’hui, pourraient y trouver une raison d’espérer et de prendre patience…
…Les trois premières équipes battirent l’ancien record du monde, et les Américains, qui souffraient des absences d’un ou deux cadors qui lui auraient sauvé la mise (ainsi Townley HAAS, 1’43s78 en grand bassin cet été aux Pan Pacs, ou Andrew SELISKAR, retenu par les NCAA), les Américains donc se retrouvèrent hors podium.
MESSIEURS.- 4 x 200 mètres :
1 BRESIL, 6’46s81 record mondial; ancien record, RUSSIE, 6’49s04 le 16 décembre 2010
MELO Luiz Altamir, 22s95, 48s26, 1’14s67, 1’42s03 (2) 1’42s03
SCHEFFER Fernando, 22s92, 48s25, 1’14s39, 1’40s99 (1) 3’23s02
COELHO SANTOS Leonardo, 22s97, 48s98, 1’15s78, 1’42s81 (3) 5’5s83
CORREIA Breno, 22s90, 48s21, 1’14s21, 1’40s98 (1) 6’46s81
2 =RUSSIE, 6’46s84
MALYUTIN Martin, 23s73, 49s66, 1’15s87, 1’42s34 (4) 1’42s34
VEKOVISHCHEV Mikhail, 23s15, 48s72, 1’15s13, 1’41s57 (2) 3’23s91
GIREV Ivan, 22s95, 48s96, 1’15s25, 1’41s85 (2) 5’5s76
KRASNYKH Aleksandr, 23s28, 48s92, 1’15s05, 1’41s08 (2) 6’46s84
3 CHINE, 6’47s53
JI Xinjie, 23s38, 49s34, 1’16s13, 1’42s67 (6) 1’42s67
XU Jiayu, 22s86, 48s62, 1’14s99, 1’41s68 (3) 3’24s35
SUN Yang, 23s48, 49s30, 1’15s34, 1’41s25 (1) 5’5s60
WANG Shun, 23s25, 49s03, 1’15s57, 1’41s93 (3) 6’47s53
4 USA, 6’49s84
PIERONI Blake, 23s74, 49s64, 1’15s47, 1’41s85 (1) 1’41s85
HELD Ryan, 22s53, 48s19, 1’15s31, 1’43s05 (4) 3’24s90
HARTING Zach, 23s61, 50s30, 1’16s59, 1’42s92 (4) 5’7s82
GROTHE Zane, 23s24, 48s98, 1’15s70, 1’42s02 (4) 6’49s84
5 AUSTRALIE, 6’53s05; 6. ITALIE, 6’55s67; 7. Portugal, 6’58s26 ; 8. SUEDE, 6’59s35.