Meeting de Doha (3) : Sjöström gagne deux 100 sans être à cent pour cent

Eric Lahmy
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September 15th, 2018 Français

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Samedi 15 Septembre 2018

Sarah SJÖSTRÖM a commencé sa soirée de Doha par une victoire de très bonne qualité sur 100 mètres papillon, avec 56s46, compte tenu surtout qu’on se trouve en fin de saison.

Ce temps, réalisé à Doha, pulvérise le record de la « Coupe du monde », qu’elle détenait avec 57s42 pour l’avoir nagé à Kazan, en Russie, six jours plus tôt, et qui n’a, si je puis me permettre, qu’une bien faible signification.

[Je soupçonne la FINA d’avoir fait nager ces compétitions en grand bassin uniquement pour le plaisir d’annoncer des records de Coupe parce qu’en petit bassin, c’est presque mort !

Et ça marche, le monde entier des médias colporte les innombrables « record de Coupe du monde » comme si c’étaient des records du monde.]

Mais le temps de Sarah approche surtout d’une seconde, à deux centièmes près, le record mondial, le vrai, celui-là, qu’elle-même détient avec 55s48, depuis la finale olympique des Jeux de Rio de Janeiro, au Brésil, le 7 août 2016.

SJÖSTRÖM a nagé plus vite qu’à Doha cette année, ainsi en 56s23 aux championnats d’Europe de Glasgow, où elle laissa ses suivantes à une confortable longueur de corps.

Par compétitions interposées (elles ne se sont pas rencontrées cette année) SJÖSTRÖM a entamé une sorte de bras de fer avec la jeune Japonaise Rikako IKEE, qui a signé un fort 56s08 (record du Japon) aux PanPacifics. La Japonaise, il est vrai, était opposée à des « pointures » supérieures à celles rencontrées par la Suédoise en Europe, puisque Kelsi (WORRELL) DAHLIA et Emma MCKEON nageaient 56s44 et 56s54, et cela a pu jouer pour l’amener à pousser les feux.

A Doha, SJÖSTRÖM est passée vite, en 26s24, pas très loin de ce qu’elle avait fait à Rio (26s01). Mais comme elle ne disputait pas là les Jeux olympiques et que le 100 mètres libre l’attendait dans la soirée (au-delà d’une toujours possible fatigue physique), elle pouvait se contenter de ne pas tenir le rythme et, à l’arrivée, laissait de toute façon sa suivante, la Belge Kimberley BUYS au niveau de son battement simultané de dauphin… Son temps est de toute façon bien meilleur que, quelques jours plus tôt, ses 57s42 de Kazan, où elle avait déploré la difficulté de se concentrer sur des courses de meeting, sans réel enjeu…

49 minutes après son 100 papillon, SJÖSTRÖM s’imposait sur 100 libre, en 53s13, à peine moins vite qu’à Kazan où avait réalisé 52s99. Drôle de course en accordéon, Sarah s’échappant d’emblée et utilisant son énorme supériorité de vitesse pure pour passer nettement devant Femke HEEMSKERK et Ranomi KROMOWIDJOJO, 25s32 contre 25s80 et 26s04. Mais dans les derniers mètres, les deux Néerlandaises qui se battaient l’une l’autre, effectuaient un fort rapproché de la Suédoise qui n’avait plus, sur le mur, que 16 et 12/100e d’avance. La course donna un possible aperçu du prochain relais quatre fois 100 mètres des Pays-Bas, avec quatre filles néerlandaises dans l’ordre derrière l’invincible SJÖSTRÖM.

Ce relais est un peu une légende, il a été plus d’une fois record(wo)man du monde, champion olympique en 2008, vice-champion olympique en 2012, 4e en 2016 après avoir été 3e en 2004.

Le reste fut du tout venant meeting, si ce n’est que Chad LECLOS, malade et indisposé la veille, revint dans la compétition. HOSSZU effectua son classique doublé et les brasseurs russes dominèrent.

MESSIEURS

200 libre : 1. Blake PIERONI, USA, 1’47s20.

100 dos : 1. Mitchell LARKIN, Australie, 53s68 ; 2. Michael ANDREW, USA , 54s11.

200 brasse : 1. Anton CHUPKOV, Russie, 2’8s77 (30s53 ; 1’3s66 ; 1’36s46); 2. Arno KAMMINGA, Pays-Bas, 2’11s21; 3. Kirill PRIGODA, Russie, 2’11s61.

50 papillon : 1. Andrii GOVOROV, Ukraine, 22s82 ; 2. Michael ANDREW, USA, 23s21; 3. Ryan COETZEE, Afrique du Sud, 23s54 ; 4. Vladimir MOROZOV, Russie, 23s65.

400 4 nages : 1. David VERRASZTO, Hongrie, 4’13s40; 2. Maksym SHEMBEREV, Azerbaïdjan, 4’13s81 ; 3. Tomas PERIBONIO AVILA, Equateur, 4’17s02.

DAMES

100 libre : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 53s13 ; 2. Ranomi KROMOWIDJOJO, Pays-Bas, 53s29 ; 3. Femke HEEMSKERK, Pays-Bas, 53s34; 4. Kim BUSCH, Pays-Bas, 54s81; 5. Kira TOUSSAINT, Pays-Bas, 55s44.

800 libre : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 8’34s58; 2. Chanzen ZHOU, Chine, 8’35s67.

200 dos : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 2’11s.

50 brasse : 1. Yulia EFIMOVA, Russie, 30s43.

100 papillon : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 56s46 ; 2. Kimberley BUYS, Belgique, 58s23.

200 4 nages : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 2’11s57 ; 2. Julia EFIMOVA, Russie, 2’13s60.

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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