Beau doublé pour le double affutage version US, avec, dans le 100 mètres brasse féminin, à Budapest, la victoire de Lilly KING (adornée d’un nouveau record mondial), devant sa co-équipière Katie MEILI. KING nage 1’4s13, et prend la suite de Ruta MEILUTYTE, qui avait amené la plus haute marque mondiale à 1’4s35, en finale des mondiaux de Barcelone, le 29 juillet 2013. A deux jours près, ce record aurait eu quatre ans.

MEILUTYTE, avec 1’5s65, a terminé 4e de la course d’hier. Ces deux dernières années, le problème de la Lituanienne tenait à ce qu’elle partait à fond (elle dispose d’ailleurs du meilleur départ de la natation) et ne terminait pas ses courses. Cela s’était vu au mondiaux, à Kazan. Ici, elle a été prise de court et n’a jamais été devant. KING a produit un effort maximal, du début à la fin, est passée plus vite que tout le monde, seule sous les 30 secondes (en 29s80), tandis qu’EFIMOVA menait la poursuite (30s34) devant Katie MEILI et MEILUTYTE qui viraient dans un seul mouvement (30s47, 30s50). KING n’avait déjà plus qu’une adversaire, la MEILUTYTE d’il y a quatre ans, qui était passée, elle, en 29s87.

Encore fallait-il que l’Américaine tienne. Elle fit mieux que ça, accrût son avance, et signa donc son 1’4s13.

Elle revenait d’une drôle d’aventure, une déprime post-olympique, ne supportant pas la gloire et ses 33.000 followers, ne supportant pas de nager, ne supportant pas ses mauvaises notes en classe, ne supportant pas d’avoir pris du poids… Mais annonçant tout de même qu’après l’or olympique (de Rio), elle partait à la chasse aux records mondiaux. Chose promise… Tout est bien qui finit bien ?

MEILUTYTE PLUS FORTE QU’A LONDRES, MAIS SEULEMENT 4e

EFIMOVA, qui avait, la veille, dans la première demi-finale, produit la plus grosse impression, nageant 1’4s36, à un centième de la marque de MEILUTYTE, et laissant Katie MEILI (1’5s48) à une longueur, était la grande perdante de la finale. Après son effort, elle aurait toisé KING, et montrant son doigt, s’était désignée comme la première. Chose à ne pas faire forcément en demi-finale en face d’une « tueuse » patentée, dont la férocité de compétitrice ne fait aucun doute, mais les relations de ces demoiselles étant ce qu’elles sont et la pauvre Russe a essayé quelque chose…

Lilly KING avait rétorqué, dans la deuxième demi-finale, avec un très solide 1’4s53, et devançait MEILUTYTE, 1’5s06.

Dans la course pour le titre, EFIMOVA est restée fidèle à sa tactique de réserver quelques forces pour le retour, mais avec cette différence, cette fois, que le dit retour fut moins bon qu’à l’accoutumée et qu’à la bagarre avec MEILI pour l’argent, elle toucha le plus mal, en 1’5s05 contre 1’5s03. Quant à MEILUTYTE, elle n’avait pas nagé aussi fort depuis longtemps, depuis, notamment, septembre 2015, quand elle s’était cassée un coude dans une chute à vélo. Quoique hors du podium, elle semblait satisfaite de son sort, et, encore dans l’eau, félicita la gagnante du jour.