Le jour des filles : Béryl Gastaldello, Mathilde Cini et Mélanie Hénique iront à Budapest : Hongrois rêver !

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Championnats de France Elite 50m 2017

  • Du Mardi 23 au Dimanche 28 Mai 2017
  • Centre Nautique de Schiltigheim, Strasbourg
  • Bassin de 50 m
  • Séries à 9h00 / Finales à 17h30
  • Diffusé sur beIN SPORTS1 mardi-vendredi / beIN SPORTS2 samedi / beIN SPORTS3 dimanche
  • Page d’acceuil
  • Liste de départ
  • Résultats

Dimanche 28 Mai 2017

(Vous pouvez lire les réflexions d’Éric sur le 1500 nage libre ici.)

100 mètres dos dames. Une épreuve qui piétine un peu ces dernières saisons… Béryl GASTALDELLO est championne de France 2016, en 1’0s26 (devant Camille GHEORGHIU), et 2015, 1’0s54 (devant Mathilde CINI) ; elle a été 3e en 2014 derrière Cloé CREDEVILLE (disparue des radars) et Mathilde CINI.

Autant dire qu’elle part favorite, Béryl, d’autant que son 100 libre, derrière Charlotte BONNET, signifie une assez bonne forme, bien meilleure que cet hiver aux NCAA, semble-t-il. Mais Mathilde CINI, qui a nagé 1’0s97 cette saison, peut représenter une menace. Et il y a Camille GHEORGHIU, gagnante du 200 dos ici, qui manque certes un peu de vitesse pour l’exercice et dont on se demande si elle ne pourrait pas réussir le doublé.

GHEORGHIU, Antiboise de Montpellier, fille de rameurs d’aviron, est non seulement une des plus jolies choses que l’on puisse voir évoluer dans l’eau, mais aussi une agréable twitteuse. Elle roule pour Jaked (publicité non payée, NDLR) et le fait savoir, fait passer telle réflexion philosophique de Claude Onesta : « qu’est-ce qui fait que dans un vestiaire sportif on ne se tue pas », ou annonce de Stéphane Lecat qui « échange les gens qui lui font perdre son temps contre les gens qui lui font perdre la notion du temps » (où classe-t-il un descendeur de fleuve sur 80 kilomètres ?).

De vrais sujets de dissertations métaphysiques. [GHEORGHIU partage il est vrai le nom d’un écrivain roumain dont « La 25e heure » m’avait traumatisé dans ma jeunesse, j’espère qu’elle est moins terrifiante, Camille]. En 2016 comme en 2015, elle a été championne de France, en 2’12s14 (2016) 2’12s38 (2015), mais sur 100 dos, elle a subi l’an passé la loi de GASTALDELLO, 1’0s26 contre 1’0s74… Cette année, apparait la jeune EGOROVA, 1’3s11 en séries.

Mais cette fois encore, pas de doublé pour GHEORGHIU, qui ne monte même pas sur le podium. C’est GASTALDELLO tout du long. En tête aux 50 mètres, sans trop se presser quand même, d’ailleurs elle termine aussi fort qu’elle a commencé, c’est bien mené. CINI se bat bien dans son retour, se rapproche même un peu, et ces deux filles, 1’0s17 et 1’0s57, effacent le minimum « mondial », 1’0s61. Vous l’attendiez, celui là ? Une année à bosser et regarder un ciel de piscine en nageant ventre à l’air, et un billet d’avion aller-retour Budapest ! On aimerait les féliciter.

200 BRASSE MESSIEURS, 400 LIBRE DAMES, LES « BONJOUR » DE JEREMY DESPLANCHES ET DE SHARON VAN ROUWENDAAL

Sur 200 brasse messieurs, le Suisse Jeremy DESPLANCHES, qui tient la forme de sa vie, se qualifie en tête, et derrière, une spécialité qui donnait beaucoup d’espoirs les années passées s’est comme désertée de talents. L’an passé, William DEBOURGES (2’12s85), déjà champion de France en 2013, Thibault CAPITAINE (2’12s88) et Thomas DAHLIA (2’13s13) s’étaient battus jusqu’au bout, pour une qualification olympique qui leur échappait, et Jean DENCAUSSE n’avait pas navigué bien loin. Quentin COTON, 6e de cette finale en 2’14s77, un an plus tard, sort premier des séries. DEBOURGES, 26 ans, a dû tirer sa révérence, Thomas DAHLIA, depuis des années aux USA, s’est fiancé à Kelsi WORRELL et entre dans la vie active. Thibault CAPITAINE a lui aussi tiré un trait sur sa carrière de grenouille des bassins. Reste DENCAUSSE, meilleur performeur français en 2016, mais déchirure d’un adducteur vite réparée, il se fait sortir de la finale en 2’19s05, avant d’être sauvé par une disqualification. Des jeunes (relativement) comme Thomas BOURSAC LORTET, 18 ans, rejeton, si je ne m’abuse, d’une championne de France du 100 libre, et Antoine MARC, Mulhousien de 17 ans, certes, rajeunissent les cadres, mais déjà, avant la finale, il y a un arrière-goût d’inachevé.

Finale : DESPLANCHES mène l’affaire tambour battant, après que COTON ait fait jeu égal pendant 50 mètres. A l’arrivée, il signe un honnête 2’11s83, COTON est loin, et derrière, ce n’est pas terrible. A oublier…

LES QUATRE CENT COUPS DE ROUWENDAAL OU COMMENT SHARON A ANOBLI LA FINALE B

La meilleure nageuse française de 400 actuelle n’est pas là. Je vous fiche mon billet que si Charlotte BONNET se présente au départ de la course, elle nage 4’11s sans préparation, 4’7s avec un peu de spécifique. A l’issue des séries, une Russe et une Néerlandaise de Montpellier, EGOROVA et VAN ROUWENDAAL, mènent les débats. ROUWENDAAL a été médaillée des championnats d’Europe sur la distance, c’est dire les ressources de la championne olympique des 10 kilomètres de Rio. Malheureusement pour elle, une seule nageuse étrangère, la mieux disant dans les séries, est acceptée en finale (on se demande un peu le pourquoi de ce malthusianisme à la française). Et EGOROVA, meilleur temps en séries, est retenue, VAN ROUWENDAAL se présente en finale B. Et nage plus vite (4’11s37) que la championne de France, Alizée MOREL, 4’13s04.

Le 50 libre, qui pendant les années BOUSQUET, LEVEAUX, BERNARD et MANAUDOU, a été un des grands moments des championnats, s’est rétréci à la taille d’un épiphénomène. Trois Marseillais, dont l’Algérien Oussama SAHNOUN, deux Amiénois en finale du sprint. Derrière SAHNOUN, mieux disant des séries en 22s22, on note Clément MIGNON, 22s31 et Florian TRUCHOT (PTT Orléans, coach universitaire Vincent HUREL), étudiant en géologie, une pierre dans le jardin des « grands ». Maxime GROUSSET, déjà finaliste sur 100 (6e) et 50 papillon (4e), est ce Calédonien qui a effacé quelques performances 16 et 17 ans d’Agnel et Gilot, que CHRETIEN mitonne à Amiens et qui fait valoir ses droits. Et à l’arrivée, il n’y a plus de quoi se gargariser. SAHNOUNE, un bon sprinteur, certes, finit moins vite qu’en séries, et devance MIGNON, cela fait deux Marseillais sur le podium (ça, on connait). GROUSSET termine 3e et Jérémy STRAVIUS… La fin d’une époque, la fin d’une génération, se marque ici aussi.

L’équipe de France est à reconstruire, disait, je crois, en milieu de semaine le DTN GUIVARC’H.

Pour finir, Mélanie HENIQUE a réussi le minimum sur 50 papillon dames, 25s85 contre 25s91. GASTALDELLO, qui avait passé celui du 100 dos, a raté celui-là en 26s02 ; devançant Marie WATTEL, 26s32, et Anna SANTAMANS, 26s74.

In This Story

0
Leave a Reply

Subscribe
Notify of

0 Comments
newest
oldest most voted
Inline Feedbacks
View all comments

About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

Read More »