Schiltigheim : Geoffroy Mathieu secoue le 200 dos, titre et billet pour Budapest

SCHILTIGHEIM : GEOFFROY MATHIEU SECOUE LE 200 DOS, TITRE ET BILLET POUR BUDAPEST

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Jour 1 : Mardi 23 Mai

Deux visas pour les mondiaux de Budapest, lors de la première journée des championnats à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg. Le Clermontois Geoffroy MATHIEU, qui s’est révélé sur 200 mètres dos. La néo-Marseillaise Anna SANTAMANS qui a confirmé sur 50 mètres et annoncé qu’elle n’était pas venue seulement pour ça…

Sur sa médaille de bronze de l’an dernier sur la distance, on l’aurait peut-être mis dans notre tiercé. Mais pas tellement plus haut. C’est que Geoffroy MATHIEU, 19 ans, a créé l’évènement, sur 200 mètres dos. On voyait plutôt Stasiulis, mais c’est ce qui s’appelle avoir des visions, parce qu’il n’y avait pas plus de STASIULIS que de beurre en branche. Absent… Un autre Marseillais assurait le service, Paul-Gabriel BEDEL. Mais Mathieu était trop fort, qui visait, au mieux sans doute, autour de 1’58s et s’émerveillait d’avoir récolté 1’57s04. La natation est un sport précis et à partir d’un certain niveau, on grignote des centièmes. Mathieu a croqué une seconde ! Il est passé en 27s88, 57s82, 1’27s88, ce qui donne, cinquante par cinquante, 27s88, 29s94, 30s06 et 29s16. Grosse fin de course, donc, domination d’emblée, pour le titre, mais ensuite, un sprint précieux pour obtenir son visa pour Budapest ! Il se trouvait « dans un  nuage », disait-il.

Cet hiver, aux France petit bassin, il avait été en-dessous de sa valeur, en raison d’une gastroentérite au sortir d’une grosse période d‘entraînement. Son record personnel, il l’avait amené, à Stockholm, le 8 avril dernier, à 1’59s96, et l’an passé, aux France de Montpellier, il était rendu à 2’0s03. C’est donc une grosse progression que réalise l’élève de Bruno VERWEIRDE au Stade clermontois. Etudiant en école supérieure de chimie à Clermont-Ferrand, Mathieu tait plutôt nageur de petit bassin jusqu’ici. Il faisait partie des jeunes nageurs en stage au Japon (Nagano) cet hiver.

C’est fou ce qu’un nouveau minois fait du bien dans un sport qui ne bouge pas. Le 200 dos a été assez décoiffant sous cet angle, car les trois premiers de la course n’ont jamais trop été à pareille fête. BEDEL et BRUN, qui entouraient Mathieu sur le podium, ne se séparaient que de deux centièmes de seconde, à trois secondes de leur vainqueur.

ANNA SANTAMANS NE S’ARRETE PLUS AU 50

Anna SANTAMANS, qui s’est aussi qualifiée pour Budapest, est en revanche une assez vieille connaissance. On s’interrogeait à son sujet, parce que jusqu’ici, en 2017, elle n’avait pas trop donné signes de vie. Elle passait un cap délicat, après toute une carrière à Nice, en s’exilant pour Marseille. Mais elle a gagné, facilement, devant HENIQUE qui avait eu tendance, récemment, à la devancer et qu’on voyait bien la menacer. Sortie de l’eau, Anna ne s’emballait pas. ” C’est un temps que j’aurais pu faire à l’entraînement, je n’en retiendrai pas grand-chose. Je suis vraiment venue ici pour réaliser de bonnes performances sur le 100 nage libre et le 100 papillon”, expliquait-elle… Jusqu’ici, Anna avait préféré longtemps se cantonner sur une longueur de bassin olympique. Puis elle s’était mise sur du plus long. Voyons ce que son transfert aura pyu lui apporter dans ce sens.

POTHAIN COMME UNE FLAMME QUI S’ETEINT

Schiltigheim n’a pas fait que des heureux. Pothain a gagné le 400 mètres, mais, par rapport à ses ambitions, s’est bel et bien planté. 3’50s05 ne représente pas le service minimum pour ce finaliste olympique de Rio. ” Je ne suis pas satisfait, même déçu, je prends une grosse claque, expliquait-il après l’épreuve. Pendant la course je pensais être bien en dessous de ce temps. J’avais vraiment la sensation d’avoir bien bossé, c’est difficile mais ce n’est que le premier jour de ces championnats et je ne compte ne pas me laisser abattre.” Son début de course, surtout les cent premiers mètres était assez prometteur, mais c’est après que la machine a cafouillé. Les temps de passage sont éclairants à ce sujet : 25s85, puis 53s87 soit 28s02, voilà qui est très bien, point de vue chrono. Du 100 au 150, il nage 28s47. Mais après cela, c’en est fini : 29s30, 29s39, 29s54, 29s78, et pour terminer 29s71, voilà qui donne quatre allers et retours en 53s87, 57s77, 58s93 et 59s49. Il donne l’effet d’une flamme qui s’éteint doucement. Sa deuxième moitié de course en 1’58s42 est inférieure en valeur aux 1’55s71 finaux de Joris Bouchaut, 1’57s68 de Damien Joly, 1’57s97 de Jonathan Atsu, 1’58s26 du Tunisien Mehdi Lagili, 1’58s02 e Mathis Castera : les cinq autres nageurs classés derrière dans cette finale ont « fini » plus vite que lui, et cela doit vouloir dire quelque chose… Mais quoi ?

Sur 50 papillon, Mehdy METELLA a devancé Jérémy STRAVIUS, le 100 brasse dames n’a donné lieu à aucune surprise, Fanny DEBERGHES devançant Charlotte BONNET et Solène GALLEGO, et le 400 quatre nages dames est revenu sans combattre à Fantine LESAFFRE, mais aucun autre minimum mondial n’était au rendez-vous. Vue d’aujourd’hui, l’équipe qui se rendra à Budapest en juillet ne sera pas très fournie, mais qui s’en étonnera ?

MESSIEURS.-400 libre (minimum mondial, 3’47s43) : 1. Jordan POTHAIN, Nautic Club Alp’38, 3’50s06 ; 2. Joris BOUCHAUT, D. Toulouse OEC, 3’50s65 ; 3. Damien JOLY, Montpellier Métropole, 3’50s80.

200m dos (minimum mondial, 1’57s58) : 1. Geoffroy MATHIEU, Stade Clermont, 1’57s04 ; 2. Paul-Gabriel BEDEL, CN Marseille, 2’0s46 ; 3. Christophe BRUN, D. Toulouse OEC, 2’0s48.

50m papillon (minimum mondial 23s29): 1. METELLA Mehdy, CN Marseille, 23s61 2. Jérémy STRAVIUS, Amiens Métropole, 23s88 ; 3. Paul PIJULET, D. Toulouse OEC, 24s12.

4x100m libre : 1. Amiens Métropole, 3’18s37 ; 2. CN Marseille, 3’19s36 3. Dauphins Toulouse OEC, 3’20s68

DAMES.- 50m libre (minimum mondial, 24s82) : 1. Anna SANTAMANS Anna, CN Marseille, 24s71 ; 2. Mélanie HENIQUE, CN Marseille, 25s11 ; 3. Béryl GASTALDELLO, CN Marseille, 25s22.

100m brasse (minimum mondial, 1’7s22): 1. Fanny DEBERGHES, ASPTT Montpellier, 1’9s18 ; 2. Charlotte BONNET, O. Nice, 1’9s57 ; 3. Solène GALLEGO, D. Toulouse OEC, 1’9s69.

400m 4 nages (minimum mondial, 4’38s91) 1. Fantine LESAFFRE, Montpellier Métropole, 4’41s64 ; 2. Cyrielle DUHAMEL, Béthune Pélican, 4’46s11 ; 3. Coralie CODEVELLE, AAS Sarcelles, 4’51s10.

 

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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