Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.
Dimanche 9 Septembre 2018
Si un doute demeurait au sujet de savoir qui allait prendre le dessus dans le classement de la Coupe du monde à l’issue de ce premier meeting de Kazan, en Russie, des deux protagonistes majeures, la Suédoise Sarah SJÖSTRÖM ou de la Hongroise Katinka HOSSZU, le résultat du 200 mètres nage libre a été décisif en la matière.
SJÖSTRÖM est royale sur la distance, mais elle l’a pour ainsi dire abandonnée l’an dernier afin de se consacrer au sprint, qui convient mieux à son tempérament et où, aux mondiaux, elle n’avait pas à se frotter à la terreur des bassins, Katherine LEDECKY et à la « divina » Italienne Federica PELLEGRINI, entre autres sirènes de bassins…
SJÖSTRÖM se distingue par son fort tirant d’eau et sa vigueur de sprinteuse, mais dans son registre, c’est le 100 mètres où elle obtient les résultats les meilleurs. Le 200 lui sied mais un petit peu moins bien, disons qu’il se place aux limites de son éventail. Si l’on devait trouver l’équivalent artistique de Sarah, elle n’est pas la diva assoluta, la Callas si vous préférez (Shane GOULD fairait l’affaire, ou encore Katinka HOSSZU, voire Kathy LEDECKY, laquelle mélange Callas et colosse). N’est pas Callas ou Gould qui veut, et Sjöström craint sans doute de se casser les dents sur ce qui ne lui appartient pas, un peu comme Milena FRENI s’était plantée sur la traviata !
Mais dans sa comptabilité Coupe du monde, le 200 mètres redevenait intéressant, et SJÖSTRÖM a pris le départ…
HOSSZU, c’est un peu différent. Je ne saurais dire si elle est meilleure nageuse que SJÖSTRÖM, mais il est à peu près sûr que ses chances augmentent avec la distance et que le 200 lui convient mieux. Cependant, HOSSZU 2019 n’est pas HOSSZU 2016, et cela s’est vu à Kazan. Elle n’a pas existé pour la gagne, qui a été disputée entre SJÖSTRÖM et HEEMSKERK. Il faut dire qu’HOSSZU a commencé sa soirée par un 400 mètres quatre nages, le genre d’effort assez ruineux pour la santé.
Devant, la Néerlandaise a été contrainte de laisser filer la Suédoise dans la troisième longueur, et n’est jamais revenue. Les passages de SJÖSTRÖM, 27s03, 56s62, 1’26s10, 1’55s98 ; d’HEEMSKERK, 27s38, 57s03, 1’27s18, 1’56s89.
Une grosse performance a été obtenue sur 100 mètres, où MOROZOV, non sans mal, a repoussé en 48s26 l’Américain Blake PIERONI, spécialiste de 100 et 200, 48s30. MOROZOV a en outre gagné le 50 dos où il s’est payé un autre Américain, Michael ANDREW. Et Chad LE CLOS a réglé au plus juste, sur 200 papillon, Daniil PAKHOMOV. Kira TOUSSAINT a battu d’un centième son record néerlandais du 100 dos dames et Yulia EFIMOVA a régné sur 100 brasse.
On a appris non loin de là que les habitudes de dopage ne sont pas éliminées en Russie où l’agence de dopage annonce que 113 contrôles « positifs » ont été enregistrés ces derniers temps. On doit y trouver pas mal d’haltérophiles, mais quand même… Dur de chasser le naturel…
MESSIEURS
100 libre : 1. Vladimir MOROZOV, Russie, 48s26 ; 2. Blake PIERONI, USA, 48s30 ; 3. Pieter TIMMERS, Belgique, 49s22.
1500 libre : 1. Iaroslav POTAPOV, Russie, 15’27s92.
50 dos : 1. Vladimir MOROZOV, Russie, 24s43 ; 2. Michael ANDREW, USA, 24s49 ; 3. Mitchell LARKIN, Australie, 25s35.
50 brasse : 1. Felipe LIMA, Brésil, 26s90 ; 2. Kiril PRIGODA, Russie, 27s24 ; 3. Michael ANDREW, USA, 27s30.
200 papillon : 1. Chad LE CLOS, Afrique du Sud, 1’56s58 ; 2. Daniil PAKHOMOV, Russie, 1’56s90
200 4 nages : 1. Mitchell LARKIN, Australie, 1’59s47.
DAMES
200 libre : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 1’55s96 ; 2. Femke HEEMSKERK, Pays-Bas, 1’56s89.
100 dos : 1. Kira TOUSSAINT, Pays-Bas, 59s80 (record) ; 2. Katinka HOSSZU, Hongrie, 1’0s77.
100 brasse : 1. Yulia EFIMOVA, Russie, 1’5s94 ; 2. Vitalina SIMONOVA, Russie, 1’7s56 ; 3. Daria CHIKUNOVA, Russie, 1’7s58.
50 papillon : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 25s39.
400 4 nages : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 4’37s82