Sarah Sjöström ou l’art de se relancer par la compétition

Eric Lahmy
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September 10th, 2018 Français

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Lundi 10 Septembre 2018

Je me répète, c’est sans doute l’âge, mais je trouve que plus on multiplie le nombre de courses, plus ce sont les mêmes noms qui apparaissent sur les feuilles de résultats. Je trouve ça lassant, parfois. Vous direz que c’est moi, mais je me dis que parfois, c’est le programme qui radote…

On a donc pris les mêmes que la veille et que l’avant-veille, et on a recommencé pour terminer le meeting de Kazan, par une troisième journée où Sarah SJÖSTRÖM s’est à nouveau montée comme la fille en grande forme…

La Suédoise a gagné le 100 libre devant Femke HEEMSKERK (et en fait trois Néerlandaises) et le 100 papillon devant la Belge Kimberley BUYS. Sarah a déclaré au Suédois Sport que, satisfaite bien entendu d’avoir gagné, elle n’était guère contente du temps : « j’ai tellement de fois nagé plus vite que ça, je suis toujours en recherche d’une bonne raison de m’exciter pour une compétition. »

Comme on la comprend. La motivation, c’est ce qu’il y a de plus dur à trouver quand on domine tellement le sujet. La solitude du professionnel de natation se trouve là. Se relancer, encore et toujours se relancer, quand on a tout gagné, des années durant…

C’est sa force, de se relancer. Mais parfois c’est dur…

Elle a beau savoir, par exemple, qu’à Fort Lauderdale, ville de Floride, le 3 mars 2018 a été déclaré jour de Sarah SJÖSTRÖM est qu’elle la seule nageuse à être capable de s’inscrire régulièrement, semaine après semaine, et donner de la pâture aux journaux, en Suède, entre deux nouvelles sur le football…

Peut-être attend-elle avec impatience de rencontrer, bientôt, Rikako IKEE, avec qui elle va s’entraîner pendant une dizaine de jours au Gloria Sports, la base du club d’Energy Standard, dont elle est membre. Un croisement annoncé au Japon et dont SwimSwam s’est fait l’écho récemment. Une réunion qui peut motiver Sarah? La jeune Japonaise, recordwoman du monde junior, n’a-t-elle pas nagé plus vite qu’elle sur 100 papillon cette saison ? Et n’y a-t-il pas là de quoi le réveiller ?

En tout cas, IKEE intrigue les Suédois et les journaux ont évoqué cette surprenante fille au visage qui évoque un (gracieux) masque de Kabuki et qui annonce vouloir s’attaquer désormais au record mondial du 100 papillon… de SJÖSTRÖM.

Un autre doublé que celui de la Suédoise a été réussi par Katinka HOSSZU, avec le 200 dos et le 200 quatre nages. Si la Magyare n’est plus ce qu’elle était, il en reste assez pour régner dans des courses où le mieux qu’on peut lui opposer est la Russe PRIKHODKO et une autre Hongroise, Zsuzsanna JAKABOS.

Un 200 brasse mondiale avec trois Russes : Chupkov, Prigoda et Dorinov

A domicile, ce sont les Russes qui ont produit des étincelles. Sur 200 mètres brasse, où c’est allé joliment vite, avec un match à trois réduit à deux après les 100 mètres entre CHUPKOV, vainqueur final, PRIGODA et DORINOV. En finale, il y avait six Russes, un Néerlandais, KAMMINGA, et un Hongrois… Trois écoles de brasse peuvent produire un 200 brasse d’un tel niveau, la Russe, la Britannique et la Japonaise…

L’Ukrainien GOVOROV est le recordman du monde du 50 papillon en 22s27 et il gagne en 22s87. Il donne un coup d’arrêt à la domination impressionnante, la veille, de MOROZOV, qui laisse passer aussi Michael ANDREW.

Je ne sais si certaines courses méritaient le statut « Coupe du monde », prenez le 400 quatre nages messieurs, gagné le 4’20s, le 800 dames remporte par la jeune ZHOU, 16 ans, loin devant une HOSSZU méconnaissable ; les nageurs n’y sont pour rien, on ne va pas les critiquer d’avoir gagné lentement, mais bon, cela fait petit meeting…

MESSIEURS

200 libre : 1. Blake PIERONI, USA, 1’47s32 ; 2. Chad LE CLOS; Afrique du Sud, 1’48s10.

100 dos : 1. Mitchell LARKIN, Australie, 53s99; 2. Michael ANDREW, USA, 54s36

200 brasse : 1. Anton CHUPKOV, Russie, 2’7s59 (29s98, 1’3s11, 1’35s36); 2. Kirill PRIGODA, Russie, 2’8s75 (29s29, 1’2s41, 1’35s80); 3. Mikhail DORINOV, Russie, 2’9s86 (29s91, 1’3s22, 1’36s66); 4. Arno KAMMINGA, Pays-Bas, 2’12s07; 5. Ilya KHOMENKO, Russie, 2’13s54.

50 papillon : 1. Andriy GOVOROV, Ukraine, 22s87 ; 2. Michael ANDREW, USA, 23s19 ; 3. Vladimir MOROZOV, Russie, 23s38 ; 4. Oleg KOSTIN, Russie, 23s42 ; 4. Ryan COETZEE, Afrique du Sud, 23s45.

400 4 nages : 1. David VERRASZTO, Hongrie, 4’20s68.

DAMES

100 libre : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 52s99 ; 2. Femke HEEMSKERK, Pays-Bas, 53s63 ; 3. Ranomi KROMOWIDJOJO, Pays-Bas, 53s71.

800 libre : 1. ZHOU Chanzhen, Chine, 8’35s03

200 dos : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 2’10s13; 2. Irina PRIKHODKO, Russie, 2’11s00.

50 brasse : 1. Yulia EFIMOVA, Russie, 30s92.

100 papillon : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 57s42 ; 2. Kimberley BUYS, Belgique, 58s33.

200 4 nages  : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 2’12s71 (en séries, 2’11s51).

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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