Championnats de France Schiltigheim : Et une Charlotte aux fraises

Championnats de France Elite 50m 2017

  • Du Mardi 23 au Dimanche 28 Mai 2017
  • Centre Nautique de Schiltigheim, Strasbourg
  • Bassin de 50 m
  • Séries à 9h00 / Finales à 17h30
  • Diffusé sur beIN SPORTS1 mardi-vendredi / beIN SPORTS2 samedi / beIN SPORTS3 dimanche
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  • Liste de départ
  • Résultats

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Jeudi 25 Mai 2017

Schiltigheim nous a concocté une troisième après-midi de finales sans grande saveur, ni bien consistante, ni délicieuse, mais pour finir, une Charlotte au dessert a quelque peu relevé l’ordinaire et en tout cas sauvé l’affaire !

En effet, Charlotte Bonnet a répondu à ceux qui désespéraient de la voir progresser comme à ceux qui la voyaient tenir les grands rôles.

Son record personnel, 1’56s16, datait maintenant de deux années, puisqu’il avait été réussi au meeting 2015 de Canet-en-Roussillon. Manifestement, Charlotte était « scotchée », à un niveau certes honorable…  Voici qu’elle fait mieux ! 1’55s80…

Ma correspondante G. Necker, qui tient à jour ses bilans, avait collationné dix performances de l’intéressée, de 2013 à 2017, qui tournaient entre 1’56s16 et 1’56s73. Donc la régularité a toujours été au rendez-vous, aux environs de la huitième mondiale à deux nageuses par nation. On se souvient d’ailleurs que Charlotte a terminé huitième de la course des Jeux de Rio en 1’56s29 après s’y être qualifiée en 1’56s26 (séries) et 1’56s38 (demi-finales).

L’une de ses dix perfs optimales date d’ailleurs de 2013. Bonnet, après avoir signé un temps de 1’56s82 en séries, avait réalisé 1’56s63 en demi, avant de se défaire un peu en finale. Ses finales personnelles, aux mondiaux, se situent d’ailleurs souvent en qualifications : manque de marge !

Sous la barrière des 1’56”

Deux originalités distinguent sa course de Schiltigheim. La plus évidente, c’est qu’elle est passée enfin sous les 1’56s. Loin de nous l’idée de succomber au fétichisme des chiffres. Ses 1’55s80 ne la font que modestement changer de statut, et cela même s’il est vrai que la Niçoise se situe à une hauteur désormais où les progrès se tassent, ou les duels sont, façon de dire, au couteau, ou un dixième peut faire une différence. Aujourd’hui, en-dehors de Katie Ledecky et Sarah Sjöström, personne ne révolutionne ses temps sur la distance.

Par rapport à l’adversité, c’est comme si Bonnet était passée de la huitième à la septième place. Cela fait plaisir, c’est la bonne direction, mais cela ne va pas loin…

Un départ rapide

La deuxième originalité de la course de Charlotte est la façon dont elle a été nagée, avec passages en 26s71, 55s64, 1’25s78, pour un temps de 1’55s80; soit 26s71, 28s93, 30s14, 30s02. Elle est passée en 55s64 pour finir en 1’0s16, très loin de l’équilibre de course. Il y a longtemps, me semble-t-il, qu’elle ne s’était pas essayée à ce jeu du départ résolument ultra-rapide… Dans son précédent « top-10 » courses, elle n’était jamais passée plus vite que 56s20, et n’avait jamais terminé moins vite que 1’0s31. Son précédent record, 1’56s16, était un assez bon exemple d’équilibre de course, avec passage en 56s69, retour en 59s47. Son record au premier 50 d’un 200m, 26s95, datait de la finale olympique de Rio, où elle s’efforça de s’accrocher au rythme des meilleures. A Strasbourg, aujourd’hui, elle passe en 26s71…

L’exploit de Charlotte Bonnet pourrait bien avoir qualifié (ou pas) le relais quatre fois 200 mètres féminin pour les mondiaux : en effet, elle a souscrit à l’exigence spécifiée dans le règlement qui précise qu’ « un nageur est sélectionné à titre individuel sur l’épreuve constitutive dudit relais ». A l’addition, son temps et ceux de ses trois suivantes donne 7’55s73. Le minimum demandé est de 7’54s93. Avec les prises de relais, cette addition des temps de 7’55s73 donne un potentiel de 7’53s6. Il manque seulement à ce relais une quatrième solide… A suivre…

Tout le reste de la journée s’est situé très en dessous de la qualification pour Budapest. On a eu droit à des championnats intéressants, mouvementés, à défaut d’être relevés. Ainsi deux nageurs d’eau libre, Marc-Olivier Antoine et David Aubry, sont montés sur le podium des 800 mètres au détriment des spécialistes. Sur 100 dos, Thomas Avetand s’étant qualifié en séries avec un temps de 54s78, Benjamin Stasiulis trouva l’énergie pour le battre, mais en « seulement » 54s79. Avetand, faut-il dire, contre-performait un peu (55s20), tandis que Geoffroy Mathieu, le vainqueur du 200 dos, ne pouvait enlever que la finale de consolation, après une promenade en séries à presque deux secondes de son potentiel !

Paul Lemaire devançait Jordan Coelho à la touche sur 200 papillon. Il y a eu comme ça des tas de petits coups d’Etat, de changements de régime, de chamboulements, l’apparition de nouveaux noms… Cela va-t-il donner un tonus à cette natation entre eux rives ? On le souhaite.

MESSIEURS. –  800 libre (minimum, 7’51s19) : 1. Marc-Antoine OLIVIER, Denain, 7’55s61 ; 2. Joris BOUCHAUT, D Toulouse OEC, 7’56s90 ; 3. David AUBRY, Montpellier Métropole, 7’57s67

100 dos (minimum, 53s99) : 1. Benjamin STASIULIS, Marseille, 54s79 ; 2. Thomas AVETAND, Amiens, 55s20 (en séries, 54s78) ; 3. Paul-Gabriel BEDEL, Marseille, 55s41 (en séries, 55s17) ; 4. Maxence ORANGE, Nantes, 55s77 ; 5. Oleg GARASYMOVYTCH, Avignon, 55s81 ; 6. Thibault DELECLUZE, Gravelines, 55s83. Finale B : 1. Geoffroy MATHIEU, Clermont, 55s56.

200 papillon (minimum 1’56s72) : 1. Paul LEMAIRE, D Toulouse OEC, 1’58s05 ; 2. Jordan COEHLO,  Vanves, 1’58s07 ; 3. Matthias MARSAU, D Toulouse OEC, 1’59s17.

DAMES.- 200 libre  (minimum, 1’57s74): 1. Charlotte BONNET, Nice, 1’55s80 (26s71, 55s64, 1’25s78, 1’55s80); 2. Margaux FABRE, A.S. Montpellier, 1’58s70; 3. Alizée MORAL (D Toulouse OEC, 1’59s93; 4. Manon VIGUIER, Nice, 2’1s30.

50 brasse  (minimum, 30s94): 1. Solène GALLEGO, D. Toulouse OEC, 31s74; 2. Fanny DEBERGHES, PTT Montpellier, 31s80

200 quatre nages (minimum, 2’13s01): 1. Fantine LESAFFRE, Montpellier Métropole, 2’13s58 ; 2. Cyrielle DUHAMEL, Béthune, 2’14s82.

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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