CdM Singapour : quand la compétition globale fait pâlir les matches individuels

Eric Lahmy
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November 15th, 2018 Français

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Jeudi 15 Novembre 2018

Tout en continuant à nuire au beau projet de l’International Swimming League de présenter des meetings où les nageurs seraient intéressés financièrement à leur pratique de professionnels, les détestables dirigeants de la Fédération Internationale reçoivent à Singapour les engagés à la septième étape du tour de compétitions qu’ils présentent sous le vocable de « FINA World Cup », et qui fait partie du monopole que les parrains ont décidé de se tailler dans les compétitions les plus juteuses de la natation…

Le concept, pour des raisons étrangères à ce qu’il est, a plus ou moins métamorphosé l’intérêt qu’on porte à la natation, en ringardisant, ou du moins en faisant passer au second plan la victoire individuelle.

J’en veux pour preuve les présentations qui fleurissent du rendez-vous de Singapour. Depuis ce 7 Septembre et après Kazan, Doha, Eindhoven, Budapest, Pékin et Tokyo, la communication concernant les joutes qui ont démarré ce jour devant les 3000 places assises de l’OCBC Aquatic Center de Singapour n’évoque pas grand’ chose des VRAIS duels de la piscine, pour se recentrer autour d’un match de comptables, mais qui me parait moins intéressante (sauf pour les intéressés et l’établissement de leurs feuilles d’imposition), autour de la question de savoir qui va ramasser le plus d’argent à l’issue de la Coupe du monde 2018.

Dès lors, « la compétition concernant le classement général semble promettre un final de thriller, avec la Suédoise Sarah SJÖSTRÖM devançant avec 285 points, de seulement quinze points, la Hongroise Katinka HOSSZU, nous explique Mike Rowbottom, pour le blog d’Inside The Games.

La Hongroise a repris du terrain lors de l’étape précédente de Tokyo, plus tôt dans le mois, se montrant la nageuse la plus couronnée avec quatre victoires.

Rowbottom a bien révisé ses classiques et nous le prouve en nous rappelant que « l’histoire penche du côté d’Hosszu, sachant qu’elle a gagné 27 courses de Coupe du monde à Singapour et occupé 43 places de podiums ici même – plus que tout(-e) autre nageur(-euse).

« Le Russe Vladimir Morozov est très loin en tête dans le classement masculin, ses 342 points le rendant irrattrapable. L’Australien Mitchell Larkin suit avec 13 victoires. Le concurrent le plus proche de Morozov reste son compatriote Kirill Prigoda, 213 points, contre Larkin, 183. »

A chaque étape de la Coupe du monde, 12 points sont comptés en faveur du vainqueur de chaque course, la meilleure performance générale recevant 24 points et un record du monde 20 points. La Russe Yulia Efimova, pour sa part, devrait remporter sa sixième victoire sur 200 brasse dames de la Coupe du monde.

On s’est demandé en revanche si Chad Le Clos est perdu pour le grand show aquatique de Cornel Marculescu ! Chi lo sa ? Depuis octobre dernier, le Sud Africain a fait savoir que son cœur était pris (par une certaine Jeanni Mulder), mais aussi qu’il nagerait à Turin le meeting International Swimming League (projet sans lendemain,vu que… ça y est, le meeting a été annulé!).

Est-ce de cela qu’il s’agit, toujours est-il qu’après des ennuis de santé, on ne l’a plus revu sur le circuit (absent depuis Pékin). En revanche, il servait d’ambassadeur du meeting de luxe de Dubai, cette semaine, le Daman DXB, auquel plus de 1000 nageurs participaient, avec notamment une course en eau libre autour d’un des hôtels les plus luxueux du monde (7 étoiles), le Burj-Al-Arab.

Bien entendu, derrière ce match abstrait, aux points, arbitré par des comptables, se situent des rencontres autrement plus réelles et par K.-O, entre Sjöström, Kromowidjojo et Heemskerk ici, entre Hosszu, Atherton, Seebohm, ailleurs, Morozov, Chalmers et Pieroni là ou encore Efimova et Atkinson en brasse, etc. Il serait bon que cet aspect de la natation, au fond le seul vivace, ne s’efface pas derrière les outils statistiques et les feuilles de paie !

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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