Sarah Sjöström toujours première de la classe, mate Campbell, Zhang, et Kromowidjojo

Eric Lahmy
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November 14th, 2017 Français

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

Coupe du monde 2017 – Pékin

  • Vendredi, 10 novembre 2017 et Samedi, 11 novembre 2017
  • Centre national de natation de Pékin (Cube d’eau), Chine
  • 25m
  • Listes de départ
  • Résultats

Le caractère répétitif de la Coupe du monde ne se dément pas, et Sarah SJÖSTRÖM, qui l’a dominée en 2017, continue de régner sur la natation en petit bassin comme l’été dernier en grand bain. L’affaire était quelque peu compliquée ce samedi à Pékin, 2e journée du meeting, parce que le 100 papillon et le 100 libre féminin se déroulaient à la suite, à quelques minutes de distance, ce qui pouvait ressembler à un croc-en-jambe de la FINA contre la suprématie de la Suédoise, mais qui est dû sans doute également à la difficulté de présenter un programme harmonieux protégeant les spécialités de nageurs et d’ondines tentées par les répétitions d’efforts ; cela n’a pas empêché Sarah de triompher, d’abord de la Chinoise ZHANG et de KROMOWIDJOJO en papillon, ensuite de CAMPBELL et KROMOWIDJOJO, sur 100 libre.

SJÖSTRÖM aurait pu, afin de se réserver pour le crawl, nager à l’économie son 100 mètres papillon, puisque sa plus dangereuse rival, ZHANG, le 4 octobre dernier, à Doha, avait fini à 1s76, c’est-à-dire derrière son battement de dauphin. Elle avait donc de la marge. Mais j’imagine que la meilleure sprinteuse du monde ne s’arrête pas à ces petits calculs. Et puis ZHANG nageait devant son public et sans doute ne fallait-il pas essayer de faire joujou avec une fille électrisée par l’idée que la foule la portait. SJÖSTRÖM est donc partie encore plus vite qu’à Doha cinq semaines et demie plus tôt, en 25s94 contre 26s05, et a terminé en 55s60 (contre 55s55 à Doha). Assez vite, donc, quoiqu’inférieur à son record mondial, 54s61 en 2014.

Sur 100 libre, elle devait faire attention à Campbell, mais aussi à Kromowidjojo, qui l’a serrée de très près cette saison. Mais la Néerlandaise, qui avait elle aussi disputé le 100 mètres papillon, fut en-dessous de sa valeur, et la course prit l’allure d’un duel. Campbell menait d’un rien au 50 (24s72 contre 24s75), mais cédait sur la fin, en 51s45 contre 51s25, assez loin de son récent record du monde, 50s25 aux championnats d’Australie en petit bassin…

On peut analyser cette course soit en termes de victoire de Sjöström, soit, bien sûr, en termes de défaite de Campbell, mais on admettra facilement que Sjöström, à la poursuite du petit pactole promis à la gagnante de la Coupe du monde, donne beaucoup plus d’importance aux compétitions FINA que son auguste rivale des antipodes.

D’un autre côté, même avec son bagage et son talent, on peut se demander si Campbell ne reste pas, relativement, fragile en grande compétition, comme le montre son palmarès en dents de scie.

A part cela, on notera les deux « records mondiaux juniors », battus sur 100 quatre nages par Michaël Andrew et sur 800 dames par la Chinoise Wang : mais aussi un fort 100 brasse messieurs, gagné par Koseki, du Japon ; un bon 400 libre hommes, dominé par un Chinois, Ji, une victoire « contre nature » de la sprinteuse jamaïcaine Alia Atkinson sur 200 brasse, devant Imai Runa et la recordwoman du monde en grand bassin, Rikke Pedersen.

Ah ! Les « dirigeants » de la FINA. Leurs actions ont un arrière-goût d’aberration. Après avoir imaginé une profusion d’épreuves dans un programme hypertrophié, ils s’aperçoivent que leur goinfrerie est en train d’étouffer le sport. Les voilà donc qui tronçonnent ce programme gargantuesque et le réduisent à des dimensions qui le rendent, à chaque fois, plus digeste. Mais de quelle façon ? A Pékin, ces boutures les amènent à effacer les courses suivantes de leur programme : 100, 800 et 1500 libre ; 100 dos ; 50 brasse ; 200 papillon messieurs ; 200 et 1500 libre, 100 et 200 dos, 100 brasse, 50 papillon et 400 quatre nages dames. Ils balancent des courses essentielles du programme et sauvent les épreuves les moins lisibles qu’ils ont inventées, les deux relais mixtes qui ne représentent rien, ne s’accrochent à aucune tradition du sport et s’ajoutent à un programme lourdement chargé de relais (sauf que les relais n’ont jamais été à l’honneur en meetings).

Bien entendu, ces maquillages ne rendront pas la santé à cette malheureuse Coupe du monde. Eliminer une moitié des épreuves phares de la natation, c’est bien entendu décourager les meilleurs nageurs du monde dans ces épreuves de venir s’y frotter. La World Cup continuera de souffrir de la désaffection générale. Elle avait beau enthousiasmer au rabais quand tombaient les records du monde en petit bassin souvent de valeur assez inférieure, elle n’a jamais été très significative, elle le sera de moins en moins, M. Marculescu peut augmenter les primes, il ne parviendra qu’à empêcher Katinka Hosszu d’emporter la mise, dans une formule où le seul tort de la Hongroise aura été de trop bien jouer le jeu loufoque inventé par les professeurs Nimbus de la Fédération mondiale…

MESSIEURS.- 50 libre  : 1. Vladimir MOROZOV, Russie, 20s83 ; 2. Shinri SHIOURA, Japon, 21s27 ; 3. Andrii GOVOROV, Ukraine, 21s30 ; 4. Cameron MCEVOY, Australie, 21s36. En séries, Clément MIGNON, France, 9e, 21s92.

400 libre : 1. Xinjie JI, Chine, 3’39s20; 2. Ziao QIU, Chine, 3’41s06 ; 3. Mykhailo ROMANCHUK, Ukraine, 3’41s42 ; 4. Poul ZELLMANN, Allemagne, 3’41s47.

200 dos : 1. Ryosuke IRIE, Japon, 1’50s24.

100 brasse : 1. Yasuhiro KOSEKI, Japon, 56s75 ; 2. Zibei YAN, Chine, 56s88 ; 3. Ilya SHYMANOVICH, Biélorussie, 56s89; 4. Daya SETO, Japon, 56s93; 5. Kiril PRIGODA, Russie, et Lizhuo WANG, Chine, 57s07; 7. Feilian MAO, Chine, 57s36. ; 8. Matthew WILSON, Australie, 58s01.

50 papillon : 1. Chad LE CLOS, Af. Sud, 22s22 ; 2. Andrii GOVOROV, Russie, 22s60 ; 3. Qibin ZHANG, Chine, 22s88 ; 4. Kenneth TO, Hong Kong, 22s93 (en séries, 22s90); 5. Vladimir MOROZOV, Russie, 22s94; 6. Peng WANG, Chine, 22s98 (en séries, 22s92). En séries, Michaël ANDREW, USA, 22s87.

100 4 nages : 1. Vladimir MOROZOV, Russie, 50s36; 2. Michael ANDREW, USA, 51s86 (record junior); 3. Daya SETO, Japon, 52s09.

4 fois 50 mixte : 1. Australie, 1’30s81 (McEvoy, 21s69, Graham, 21s90, B. Campbell, 24s12, C. Campbell, 23s10)

DAMES.- 100 libre : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 51s25 ; 2. Cate CAMPBELL, Suède, 51s45 ; 3. Ranomi KROMOWIDJOJO, Pays-Bas, 51s91 ; 4. Menghui ZHU, Chine, 52s55 ; 5. Pernille BLUME, Danemark, 52s59 ; 6. Lia NEAL, USA, 52s68 ; 7. Brittany ELMSLIE, Australie, 53s67

800 libre : 1. Jianjiahe WANG, Chine, 8’12s30 (record junior); 2. Yawen HOU, Chine, 8’15s04; 3. Boglarka KAPAS, Hongrie, 8’16s89; 4. Bingjie LI, Chine, 8’20s84.

50 dos : 1. Emily SEEBOHM, Australie, 26s28; 2. Katinka HOSSZU, Hongrie, 26s42; 3. Ranomi KROMOWIDJOJO, Pays-Bas, 26s58; 4. 4. Maaike DE WAARD, Pays-Bas, 26s62; 5. Xiang LIU, Chine, 26s74; 6. Jie CHEN, Chine, 26s95.

200 brasse : 1. Alia ATKINSON, Jamaïque, 2’19s58 ; 2. Runa IMAI, Japon, 2’19s77 ; 3. Rikke PEDERSEN, Danemark, 2’0s11 ; 4. Jingyao YU, Chine, 2’21s84 ; 5. Jinglin SHI, 2’22s05.

100 papillon : 1. Sarah SJÖSTRÖM, Suède, 55s60 ; 2. Yufei ZHANG, Chine, 56s91 ; 3. Ranomi KROMOWIDJOJO, Pays-Bas, 57s18

200 4 nages : 1. Katinka HOSSZU, Hongrie, 2’4s64 ; 2. Emily SEEBOHM, Australie, 2’6s62 ; 3. Seoyeong KIM, Corée, 2’7s96.

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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