Jeux Asiatiques jour 4 : Schooling à moitié remis en selle

Eric Lahmy
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August 23rd, 2018 Français

Jeux Asiatiques 2018

Ancien nageur, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Il anime depuis 2013 Galaxie-Natation, un blog dédié à son sport préféré.

22 Août 2108

Après le 100 mètres brasse des Jeux asiatiques qui se termineront demain pour ce qui concerne les courses en bassin de natation, Dmitry BALANDIN, LE champion olympique de natation du Kazhakstan a parlé de retraite. Après sa victoire surprise aux Jeux où, dernier qualifié à l’issue des demi-finales, il avait gagné la finale depuis la ligne huit, BALANDIN n’a plus rien fait qui soit, de près ou de loin, équivalent.

Aux mondiaux 2017, il avait terminé 26e du 50 brasse (en 27s74), 21e du 100 (en 1’0s25) et était sorti 13e des demi-finales du 200 (en 2’9s68).

A 23 ans, BALANDIN, un grand gabarit de 85kg pour 1,95m, n’est pas menacé par l’âge, mais peut-être par une usure mentale. Il s’était affirmé aux Jeux asiatiques 2014, enlevant les titres du continent autant sur 50, 100 et 200 brasse, défaisant à la bagarre le grand favori japonais Yasuhiro KOSEKI et son compatriote Kazuki KOHINATA, entre autres. Bien avant cela, il avait tracé sa voie, et se plaçait parmi les meilleurs cadets en 2010 et 2011. Moins performant aux mondiaux 2015, où il se contenta de places d’honneur, 4e du 100 et du 200, il se retrouva in extremis aux Jeux. En demi-finales, le Japonais Ippei WATANABE réussit 2’7s22, un temps que personne ne réédita en finale. Les valeurs étaient tellement resserrées que moins d’une seconde, seulement 0s98, séparaient le meilleur du moins bon qualifié !

Il doit être difficile, dans la plupart des cas, quand on est isolé dans sa natation nationale, de conserver son ambition, et il doit y avoir un peu de cela, dans les cas de BALANDIN, de MEILUTYTE ou de SCHOOLING. Bien entendu, l’explication parait courte, n’est que très partielle, et chaque cas est différent. BALANDIN n’a pas nagé à Djakarta le 200, et sur 100, qui n’a jamais été sa meilleure distance, il s’est contenté de la 3e place. Le vainqueur ? KOSEKI, qu’il avait battu il y a quatre ans. KOSEKI, ajouterons-nous, qui avait déjà, quelques jours plus tôt, gagné le 200 brasse…

Joseph SCHOOLING, un autre vainqueur des Jeux de Rio de Janeiro, a fait mieux que BALANDIN, car il a gagné le 100 papillon, l’épreuve qu’il avait dominée au Brésil. Son temps est fort éloigné du record mondial qu’il déclare ambitionner depuis deux saisons, et constitue une fort discutable remontée en selle, pour le Singapourien qui, aux mondiaux de Budapest, un an après Rio, avait dû se contenter de la 3e place, mais en 50s83, ex aequo avec James GUY, et derrière Caeleb DRESSEL, 49s86, et Kristof MILAK, 50s62. Aux Jeux de Rio, SCHOOLING avait été chronométré en 50s39, et donc son résultat de Budapest constituait une régression en temps et en place. A Djakarta, hier, SCHOOLING a encore perdu du terrain au plan chronométrique, mais il gagné, ce qui reste l’essentiel. Alors ?

Alors SCHOOLING repart à l’entraînement, et reste une étoile incontestée dans son pays. Et si les choses seront compliquées pour lui, on ne peut l’écarter de la course au titre de 2020, ne serait-ce que parce que DRESSEL n’a pas autant dominé.

Daya SETO a repris le flambeau du 400 quatre nages à un Kosuke HAGINO beaucoup moins flambant et fringant que d’habitude. Mais même un peu en dessous, les deux Japonais ont réussi un doublé or et argent pour le Japon, qui a également, côté garçons, enlevé comme on l’a vu le 100 mètres brasse, ainsi que le relais quatre fois 100 mètres.

Les Chinoises, en revanche, se sont mieux sorties de la journée que leurs rivales. Certes, deux Japonaises ont ravi les deux premières places du 100 dos, où XU, la toute fraîche recordwoman du monde du 50 dos, n’avait pas été engagée… Natsumi SAKAI, jeune espoir de 17 ans, l’a emporté devant son aînée, Anna KONISHI, 22 ans, qui a tiré la quintessence de des 159 centimètres pour ravir l’argent…

Le 200 mètres dames a sans doute perdu un peu de son intérêt, les deux meilleures nageuses asiatiques, attestées par le relais de la veille, la Japonaise Rikako IKEE et la Chinoise WANG Jianjiahe, ne l’ayant pas disputé. A ce jeu, provoqué par le nombre d’épreuves où leur talent les convie, mais que le besoin de parfois récupérer ne leur permet pas de toutes les disputer. Bingjie LI a gagné la course pour la Chine, en 1’56s74, deux dixièmes de seconde plus vite qu’au départ du relais chinois la veille… Le 400 ni le 800 dames ne se sont pas joués et LI pourrait bien devenir la grande nageuse de ces Jeux s’il lui arrivait de les remporter…

MESSIEURS.-

100 brasse : 1. Yasuhiro KOSEKI, Japon, 58s86 ; 2. Zibei YAN, Chine, 59s31 ; 3. Dmitriy BALANDIN, Kazhakstan, 59s39; 4. Ippei WATANABE, Japon, 1’0s15.

100 papillon : 1. Joseph SCHOOLING, Singapour, 51s04 ; 2. LI Zuhao, Chine, 51s46; 3. Yuki KOBORI, Japon, 51s77; 4. Zheng Wen QUAH, Singapour, 52s54.

400 4 nages : 1. Daya SETO, Japon, 4’8s79; 2. Kosuke HAGINO, 4’10s30 ; 3. WANG Shun, Chine, 4’12s31 ; 4. Yizhe WANG, Chine, 4’19s61.

4 fois 100 mètres: 1. JAPON, 3’12s68 (Shinri Shioura, 48s85, Katsuhiro Matsumoto, 47s85, Katsumi Nakamura, 48s08, Juran Mizohata, 47s90) ; 2. CHINE, 3’13s29 (Jintong Yang, 49s24, Jiwen Cao, 48s29, Yang Sun, 48s38, Hexin Yu, 47s38) ; 3. SINGAPOUR, 3’17s22 (Schooling, 48s27 lancé) ; 4. COREE, 3’17s92.

DAMES. 200 libre : 1. LI Bingjie, Chine, 1’56s74 ; 2. Junxuan YANG, Chine, 1’57s48 ; 3. Chihiro IGARASHI, Japon, 1’57s49 ; 4. Yui OHASHI, Japon, 2’0s29

100 dos : 1. Natsumi SAKAI, Japon, 59s27 ; 2. Anna KONISHI, Japon, 59s67 : 3. CHEN Jie, Chine, 1’0s28 ; 4. FU Yuanhui, Chine, 1’0s35 ; 5. Dasol IM, Corée, 1’1s08.

200 papillon : 1. Yufei ZHANG, Chine, 2’6s61 ; 2. Sachi MOCHIDA, Japon, 2’8s72 ; 3. Suzuka HASEGAWA, Japon, 2’8s80 ; 4. Sehyeon AN, Corée, 2’8s83.

MIXTE.- 4 fois 100 quatre nages : CHINE, 3’40s45 (LIU Xiayu, 52s30 en dos) ; 2. JAPON, 3’41s21 (Irie, 52s55 en dos, Rikako Ikee, 55s68 en papillon ; 3. COREE, 3’49s27 ; 4. HONG KONG, 3’50s22.

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About Eric Lahmy

Eric Lahmy

Né à Tunis en Tunisie le 1er juin 1944, Eric Lahmy est journaliste, écrivain, rédacteur en chef, et reporter. Nageur, il a été champion de Tunisie du 200 mètres brasse en 1964. Il a ensuite été journaliste à L’Equipe entre 1969 et 2011, il a effectué de multiples collaborations, dont …

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